Litige avec son assurance emprunteur : quels recours ?
De nombreuses situations peuvent donner lieu à un cas de litige entre l’assuré et l’assureur. Cela peut être, par exemple, un refus de prise en charge des frais liés au sinistre, un différend sur le taux d’invalidité, des cotisations prélevées alors que le prêt a été remboursé, etc. Dans la majorité des cas, les litiges avec une assurance de prêt portent sur des refus d’indemnisation. Or, l’assurance emprunteur sert en général à couvrir l’assuré contre des problèmes de santé (risque d’une invalidité temporaire ou définitive, décès…), qui entraîneraient des difficultés financières pour l’assuré (par exemple, car il ne serait plus en capacité de travailler et donc de rembourser le prêteur). Ce type d’assurance est généralement requise lorsque l’on achète un bien immobilier et que l’on contracte un ou plusieurs prêt(s) immobilier(s) auprès d’une ou plusieurs banque(s). Dans le cadre d’un prêt immobilier, la délégation d’assurance permet à l’emprunteur de souscrire l’assurance de son choix (généralement moins coûteuse ou plus couvrante), en dehors de celle de sa banque.
Ainsi, si l’indemnisation traîne ou est refusée à l’assuré, cela peut avoir des conséquences très importantes sur sa vie quotidienne. Heureusement, l’assuré n’est pas sans recours face aux différends qui peuvent survenir. Néanmoins, il doit d’abord vérifier les termes de son contrat pour déterminer si son cas rentre bien dans le champ d’indemnisation couvert par son assureur. Si c’est bien le cas, il peut alors tenter de résoudre à l’amiable le litige avec son assurance emprunteur. Puis, en dernier recours, il peut envisager une action en justice. On vous détaille les différentes procédures à suivre.
Les cas de refus d’indemnisation par son assurance emprunteur
Tout d’abord, relisez attentivement votre contrat d’assurance emprunteur. Voici les principaux cas qui peuvent justifier un refus d’indemnisation de la part de votre assurance emprunteur :
- Votre situation fait partie des cas mentionnés dans la clause d’exclusion de garantie de votre contrat d’assurance. Cette clause prévoit des circonstances précises pour lesquelles un sinistre ne sera pas pris en charge par votre assurance. Pour être valable, d’après la loi et la jurisprudence constante de la Cour de cassation, elle doit être rédigée en des termes clairs, précis et compréhensibles pour l’assuré. Si ce n’est pas le cas, l’assuré pourra contester sa validité.
- Cela peut être parce que vous n’avez pas respecté les conditions de garantie de votre assurance. Par exemple, parce que vous avez :
- Commis une omission ou un mensonge dans le questionnaire de votre assurance lors de votre souscription. En effet, il est primordial de remplir ce questionnaire avec transparence et sincérité car il permet à votre assurance de déterminer si vous pouvez être assuré et l’étendue de la protection dont vous avez réellement besoin. Par exemple, vérifiez bien dans le cas d’une clause de garantie ITT (incapacité temporaire de travail) que celle-ci vise bien l’incapacité temporaire à effectuer sa profession habituelle (et pas une incapacité générale à travailler).
- Vous n’avez pas payé vos cotisations d’assurance ou vous êtes en retard dans vos paiements. Dans ce cas, si un sinistre survient pendant cette période de non-paiement, vous n’êtes pas couvert durant ce laps de temps.
- Vous n’avez pas déclaré le sinistre dans les délais. Renseignez-vous bien sur les délais car c’est une obligation légale prévue par le Code des assurances. Les délais de déclaration sont généralement compris entre 2 et 10 jours à compter du sinistre et sont détaillés dans votre contrat d’assurance.
Bon à savoir : lorsque le litige porte sur des prélèvements de votre assurance emprunteur qui n’ont pas cessé après le remboursement de votre prêt, adressez à l’assureur un document prouvant que vous avez intégralement remboursé le crédit (par exemple, votre crédit immobilier). Cela suffit généralement à arrêter les prélèvements et déclencher le remboursement des prélèvements en trop.
La résolution à l’amiable d’un litige avec son assurance emprunteur
La prise de contact et la lettre de réclamation
Si, après avoir bien relu votre contrat d’assurance, vous estimez qu’il y a une erreur dans le traitement de votre dossier, contactez votre conseiller ou le directeur de l’agence par téléphone ou par mail. Tentez d’établir un dialogue pour trouver un accord avec votre assureur et comprendre les éventuelles erreurs ou sources de blocage à votre indemnisation.
Si cela n’aboutit à aucune solution, envoyez une lettre de réclamation au service réclamation de votre assurance emprunteur. Détaillez-y votre motif de contestation, vos arguments et joignez-y tous les documents utiles à l’appui de votre demande.
Le médiateur de l’assurance
Si aucun accord amiable n’est obtenu à la suite de la lettre de réclamation, l’assuré peut également faire appel à un médiateur, qui a pour mission de proposer une solution à l’amiable à l’assuré et à l’assureur. Il existe un “Médiateur de l’Assurance » commun à toutes les compagnies d’assurance membres de la Médiation de l’Assurance.
De plus, pour pouvoir saisir le médiateur, l’assuré doit respecter plusieurs conditions :
- il doit apporter la preuve qu’il a au préalable tenté de résoudre le litige avec son assurance à l’amiable par une réclamation écrite ;
- ne pas avoir saisi un autre médiateur en parallèle ;
- sa demande ne doit pas paraître manifestement infondée ou abusive.
Le médiateur compétent est en principe indiqué dans le contrat d’assurance. Si votre assureur à adhérer à la “La médiation de l’assurance”, ce sera donc le Médiateur de l’assurance qui sera compétent. Si ce n’est pas le cas, l’assuré peut demander ses coordonnées à son assureur. Le demande peut être réalisée par courrier ou sur internet.
En principe, le médiateur doit rendre un avis dans un délai de 90 jours. Mais, dans les faits, le traitement du dossier peut être plus long (parfois jusqu’à 6 mois). Si l’une des deux parties au litige refuse d’appliquer la solution proposée par le médiateur, l’assuré n’aura pas d’autre choix que d’aller en justice.
Bon à savoir : rien n’empêche l’assuré de saisir la justice en parallèle de ses démarches devant un médiateur.
La résolution judiciaire d’un litige avec son assurance emprunteur
Si toutes vos tentatives de résolution amiable du litige ont échoué, le seul recours qui vous reste est d’intenter une action en justice. Pour cela, vous devez au préalable envoyer une lettre de mise en demeure à votre assurance emprunteur. Cette lettre constitue un avertissement informant votre assureur de votre intention d’aller en justice s’il ne fait pas droit à votre demande. C’est une étape obligatoire et préalable à la saisine du juge. Elle doit donc être rédigée avec précision et comporter des mentions obligatoires. Pour réaliser cette démarche juridique sans erreur, faites appel à Justice Express qui vous allège de cette formalité. Justice Express s’occupe pour vous de la rédaction de la lettre de mise en demeure à son envoi à votre assureur.
Si votre assurance emprunteur n’accède toujours pas à votre demande, 15 jours après la réception de votre lettre par l’assureur, l’assuré pourra saisir le juge compétent. Faites appel au service de Justice Express pour réaliser l’ensemble des démarches juridiques de saisine du tribunal compétent, sans frais d’avocat.
Attention aux délais de prescription. L’assuré a 2 ans à compter du sinistre et 10 ans en présence de dommages corporels pour former un recours judiciaire (article L.114-1 du Code des Assurances). Ce délai est suspendu le temps de la médiation.
Bon à savoir : vous souhaitez changer d’assurance emprunteur car vous en avez trouvé une plus avantageuse ? Au bout d’un an, conformément à la loi, votre assurance doit vous informer de l’échéance et vous êtes en principe en droit de résilier votre convention sans fournir de justification (on parle de « substitution d’assurance »). Mais, certains assureurs utilisent parfois de faux prétextes et refusent votre résiliation.